C'est de ce village de Reichshoffen que Mac-Mahon télégraphie l'annonce de sa retraite à l'Empereur Napoléon III. La bataille entrera ainsi dans l'Histoire sous le nom de « bataille de Reichshoffen ».
Elle fait finalement peu de victimes civiles. Mais la souffrance de la population locale n'en est pas moins grande : les habitants d'Elsasshausen, sentant bien que leur hameau sera au coeur des combats, se réfugient à Froeschwiller. Des habitants de Gunstett, soupçonnés de trahison, sont fusillés par les Prussiens. Ailleurs, des villageois sont pris en otage. En soirée, les soldats se livrent aux pillages de toutes sortes, et les maisons porteront longtemps les cicatrices des incendies et obus. Mais surtout, au lendemain de la bataille, les civils sont réquisitionnés pour soigner les nombreux blessés : 4 000 à Froeschwiller, 1 700 à Morsbronn...
A Reichshoffen, le campement de Mac-Mahon, comme ailleurs les écoles, les églises, parfois même les maisons des particuliers, se transforment en hôpitaux de fortune. On y soigne tant bien que mal les rescapés qui arrivent par centaines.
Les civils auront la sinistre tâche d'enterrer au plus vite les corps qui, sous le soleil brûlant de cet été 1870, empestent prairies et vergers.