A l'issue des combats, ils sont ainsi faits prisonniers par les Allemands, avec une vingtaine d'autres personnes de Woerth et Gunstett accusées, en tant que civils, d'hostilités envers l'ennemi. Sur le champ de bataille voisin, après 10 heures de combats acharnés menés avec courage par les deux camps, 20 000 cadavres jonchent le sol… Les civils réquisitionnés déblayent longuement les prairies et vergers rougis par le sang.
Les armes, uniformes, munitions, casques, outils et autres effets nécessaires à la vie des soldats des deux camps, ramassés durant ces jours, constituent de nombreuses collections privées : celles-là mêmes qui sont aujourd'hui exposées ici au musée de la bataille du 6 août 1870.
Très vite la région de Reichshoffen, Woerth-Froeschwiller, comme celle de Wissembourg, devient un lieu de pèlerinage très prisé des vainqueurs. La ligne de chemin de fer, qui acheminait jusqu'alors soldats et armes, déverse dorénavant son flot de touristes... Les hôtels ouvrent les uns après les autres, une imprimerie édite des cartes postales, souvenirs de la bataille, sans oublier le premier guide touristique du champ de bataille écrit dès 1871! « 1870 » fera de Woerth et de ses alentours une région florissante... jusqu'à la 1ère Guerre Mondiale.
Aujourd'hui encore, Français et Allemands ( le Souvenir Français et la Deutsche Kriegsgräberfürsorge ) entretiennent et fleurissent stèles et tombes en mémoire des soldats défunts. Elles sont les témoins, aux côtés du musée de la bataille du 6 août 1870, de cette journée funeste, entrée dans l'Histoire sous le nom de « bataille de Reichshoffen » pour les Français et de « Schlacht bei Wörth » pour les Allemands.